Forbidden, Tabitha SUZUMA

Forbidden, Tabitha SUZUMA

Totalement délaissés par leurs parents, Maya et Lochan – les aînés d’une famille nombreuse – n’ont pas d’autre choix : ils devront prendre leur place et assurer la survie de leurs frères et sœurs. Bien décidés à se battre pour leur fratrie, ils feront tout pour préserver ce secret et éviter ainsi l’intervention des services sociaux. Mais à vouloir rester unis, ils finiront par découvrir quelque chose de plus fort que l’amour fraternel. Mais ce droit leur est-il accordé ?

Pitié, ne me jugez pas. Vous tous qui avez inondé l’internet de vos commentaires – que dis-je, de vos éloges ! – sur ce fameux Forbidden, je ne vais pas vous suivre cette fois. Loin de moi l’idée de vous contredire mais aujourd’hui, impossible.

Une intrigue qui tourne en rond

Les chapitres se suivent et se ressemblent

Pour tout vous dire, je me suis ennuyée pendant ma lecture. J’étais même prête à abandonner plusieurs fois. Mais voilà, je suis une battante alors j’ai pris mon courage à deux mains et j’ai poursuivi… jusqu’au bout. Mais franchement, il ne se passe rien. Le scénario, en fait, se répète inlassablement. Il n’est qu’une succession de lamentations et de fausses réflexions sur l’inceste (le sujet « number one » du livre pour ceux qui ne suivent pas !). Les personnages d’ailleurs sont sans cesse dans cette même logique : on se cherche, on se trouve, on se déchire. Et ça pleure, toujours, encore.

Une meilleure fin… mais trop tard pour séduire

Alors que j’étais prête à m’endormir, j’ai entamé la dernière partie (entendez, les 50 dernières pages). Comme moi, le livre s’était plongé dans une profonde léthargie. À ce moment-là, il se réveille un peu. Enfin… ou pas. À quoi bon en fait ?

Bah oui, l’intrigue a pris tellement de temps à se mettre en place, les tergiversations étaient si longues et monotones que la suite était cousue de fil blanc. Une fin que je qualifierai, qui plus est, de MÉLODRAMATIQUE ! Bien trop à mon goût en tout cas. Bref, c’était attendu.

Un problème :

de narration ?

Les personnages de Forbidden ne sont pas crédibles. La faute à la narration je crois. Dans le roman, les voix de Maya et de Lochan se succèdent. Chaque chapitre est alors rédigé à la première personne et d’une façon un peu trop travaillée. Problème ? Tout est écrit sur le même ton. Est-ce que le garçon ou la fille qui parle ? Quel âge ont-ils ? Mystère. Leurs discours ne coïncident pas du tout et les rendent très peu attachants. Je me suis retenue de retourner (en pensée) une paire de claques à ces adolescents naïfs et geignards.

de traduction ?

L’autre souci, c’est la traduction. Toi qui as lu la version originale, peut-être sauras-tu m’en dire plus mais en attendant, je désespère de voir un texte aussi mal travaillé. Quelle incohérence de vocabulaire !

À ma droite, des mots d’un niveau bien trop soutenu – quel adolescent de 16 ou 17 ans utilise les mots “giron” et “panégyrique” ??? – tandis qu’à ma gauche, vous trouverez des répétitions redondantes (douleur, joues en feu…). Bref, le combat entre la lourdeur et la pauvreté de langage.

Au final…

Vous l’avez compris, je n’ai pas particulièrement été envoûtée par ce roman à l’intrigue surfaite et stéréotypée qui a plus l’air de vouloir s’apparenter à un essai – raté – d’oeuvre érotique pour jeunes adultes plutôt qu’à une véritable réflexion sur un sujet dit “tabou”. L’aspect psychologique et sociologique de la question a été presque totalement occulté ! Ici, les personnages ont été abandonnés par leurs parents et doivent faire face, seuls, aux difficultés du quotidien. Ce rôle de “papa/maman” ne les prédestinait-il pas à cette relation ? N’ont-ils pas simplement tenté de recréer un semblant d’équilibre familial ? Bref, ce roman n’est, à mon sens, qu’une esquisse, voire – vraiment, pardonnez-moi -, un vilain brouillon.

Non, ce livre ne m’aura tiré aucune larme. Quelques bâillements peut-être.

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